“Le Classique à la rencontre du Moderne”
Longue et brune, animée par une irrépressible joie de vivre et une détermination en acier, l’artiste mexicaine Mari Carmen Hernandez vie aujourd’hui un de ses rêves de petite fille : peindre sous le ciel de France. Installée à Paris, elle a conservé dans son nouvel appartement une toile de fond de boiseries au bel équilibre classique pour mettre en scène sa peinture et l’artisanat de son pays.
L’arc en ciel est né au Mexique, ce n’était pas suffisant pour retenir Mari Carmen, qui un jour, a quittée la terre magique de son enfance. Bien lui en a pris. Car Mari Carmen est de celles qui réalisent ses rêves avec une intensité flamboyante. Habitée par la conscience aiguë que son travail l’appelle sur le vieux continent, elle tente l’aventure. Architecte de formation, elle écoute les conseils de son maître penseur, Luis Barragan, et se tourne vers la sculpture, créant des formes souples en fibres textiles sur lesquelles viennent s’enrouler des rubans de soie aux coloris chatoyants. En 1982 elle participe au Salon d’Automne, découvre Paris. Le rêve devient réalité. Issue des civilisations aztèques et espagnoles, familière des légendes de son pays. Mari Carmen a tout naturellement choisi de s’installer dans un de plus anciens quartiers de la capitale. Son appartement est un lieu où se rencontrent l’élégance classique et les traditions de son pays. Car Mari Carmen si elle a adopté Paris, n’en a pas pour autant perdu son âme mexicaine. On y découvre , sur d’immenses aplats dont l’ocre jaune évoque l’embrassement du soleil ou sur des fonds de boiseries , que la création contemporaine peu faire alliance avec l’artisanat et le mobilier mexicains. On y découvre sur tout qu’au fil du temps Mari Carmen est devenue peintre. Un peintre dont les œuvres sont un investissement total, une offrande de couleurs et lumière. Ses gammes chromatiques aboutissent a la floraison du bouquets symboliques, composés de fleurs géants dressées en murailles végétales ou retenus ensemble dans une sorte de lévitation, et qui laissent transparaître sa nostalgie de l’ombre.
Alexandra D’Arnoux • Maison et Jardin • avril 1993